Bilan du jeu vidéo en Belgique : entre croissance et besoin d’investissements

Bruxelles, le 16 décembre 2020 – Belgian Games et ses partenaires régionaux, FLEGA, WALGA et hub.brussels, viennent de sortir les résultats d’une enquête menée cet été auprès de sociétés actives ou étroitement impliquées dans le développement de jeux vidéo. Des résultats contrastés. Sur l’année 2019, le nombre de sociétés continue sa croissance mais le nombre d’équivalents temps plein (ETP) connait pour la première fois un statu quo. Tandis que le chiffre d'affaires global est tombé à 70 millions d'euros contre 93 millions d'euros en 2018. Le secteur en appelle à plus d’investissements. 

Plus de sociétés mais avec moins d’employés 

Comment se porte le secteur du jeu vidéo en Belgique ? Belgian Games a interrogé le secteur national du jeu vidéo - studios de développement, éditeurs, plateformes, prestataires de services, écoles, départements de recherche… En 2019, 114 sociétés actives ou étroitement impliquées dans le développement de jeux vidéo ont été recensées en Belgique contre 95 l’année précédente. Avec 82 sociétés, la Flandre représente toujours la majorité d'entre elles, la Wallonie et Bruxelles comptant respectivement 19 et 13 sociétés. 

L'écosystème belge compte également un grand nombre de start-ups non encore constituées en société qui travaillent sur leur premier jeu et ne réalisent pas encore de revenus. Ces sociétés ne sont donc pas reprises dans cette enquête. 

Tout comme l'année dernière, 1100 personnes travaillent dans le secteur belge du jeu vidéo. Plus de 59 % des sociétés emploient entre 2 et 10 personnes et 25 % sont le fruit du travail d’un seul employé. 

70 millions d’euros de chiffre d’affaires 

La croissance des ETP dans le secteur du jeu vidéo est faible depuis quelques années, mais c'est la première fois qu’un statu quo est constaté. L’écosystème belge est confronté à une forte fuite des cerveaux des jeunes diplômés belges vers des sociétés à l'étranger ou d'autres industries plus développées. Plus d'entreprises travaillent donc avec moins de personnel à plein temps. ​ 

Le chiffre d'affaires global est tombé à 70 millions d'euros en 2019 contre 93 millions d'euros l'année précédente. Cette diminution est fortement liée aux activités du studio gantois Larian, principal acteur du secteur, qui n'a pas sorti de nouveau jeu vidéo en 2019. Cependant, plus de la moitié des répondants ont affirmé qu’ils s’attendaient à une augmentation de leur chiffre d’affaires en 2020. 

La Flandre reste la région la plus productive en jeux vidéo 

Le titre de "plus grand fabricant de jeux vidéo en Belgique" revient donc à Larian Studios à Gand. Plus de 73 % de toutes les sociétés flamandes de jeux vidéo sont situées à Anvers, en Flandre orientale et occidentale. Cela représente un peu plus de la moitié des entreprises dans toute la Belgique. 

“ Nous aimons accueillir davantage d'entreprises dans notre écosystème local, mais pour faire passer notre secteur au niveau supérieur, nous devons stimuler les investissements et l'emploi de manière significative. Cela engendrera des jeux vidéo de haut niveau plus nombreux et plus importants, ce qui rendra notre secteur local plus grand, plus sain et plus robuste", soutient David Verbruggen, manager de FLEGA. 

Benjamin Dalle, le ministre flamand de Bruxelles, de la jeunesse et des médias se réjouit lui aussi de ces chiffres encourageants. “ La politique de ces dernières années et les partenariats solides avec l'éducation portent leurs fruits. On ne peut nier l'importance du secteur des jeux vidéo. Les enfants et les jeunes, mais aussi de plus en plus d'adultes trouvent le chemin des jeux vidéo. Ils sont plus que jamais au centre de l'attention et ont également un rôle social important. Nous voulons renforcer le secteur des jeux dans les années à venir grâce à un plan d'action ambitieux en matière de jeux et à des investissements supplémentaires. En outre, je veux coopérer à l'extension du système du Tax Shelter aux jeux vidéo, une compétence fédérale que je voudrais aider à défendre et à mettre en œuvre". 

Le secteur du jeu vidéo a la cote dans la capitale 

En 2019, le nombre d’entreprises bruxelloises actives dans le jeu vidéo a plus que doublé, passant de 5 à 13 sociétés enregistrées. ​ 

hub.brussels et son cluster audiovisuel screen.brussels soutiennent le développement du secteur du jeu vidéo à Bruxelles par l’accompagnement, le développement et l’internationalisation des entreprises bruxelloises, parmi lesquelles Demute Studio, eXiin, SU game, Panoptic ou encore Ramram, et par un soutien aux événements comme Brotaru, Big Brotaru ou Anima. ​ 

« Le potentiel économique du secteur du jeu vidéo est particulièrement grand à Bruxelles. Accueillir et accompagner davantage d’entreprises concernées est un enjeu important pour screen.brussels qui doit pouvoir les aider dans leur développement. A cet égard, l’ouverture du Tax Shelter au secteur du jeu vidéo est une décision particulièrement attendue et sera une réelle source d’opportunités », explique Barbara Trachte, secrétaire d’Etat bruxelloise à la transition économique. 

Preuve que le microcosme bruxellois est en pleine effervescence, l’année 2020 a été marquée par l’installation à Bruxelles du siège de la Fédération européenne d’e-sport et du Pixel Museum. 

Des perspectives wallonnes encourageantes

Les résultats du secteur pour l’année 2019 sont en demi-teinte et ne reflètent pas la progression de l’industrie en Wallonie. Au niveau des studios, Appeal Studio basé à Charleroi est devenu depuis sa création en 2018, le plus grand employeur de la région avec deux projets importants mais le temps de développement sur plusieurs années ne permet pas encore d’avoir un retour important sur le chiffre d'affaires. Les autres studios pionniers tels que Fishing Cactus à Mons et Abrakam à Liège ont également été en 2019 dans une année de transition, en travaillant sur le développement de nouveaux jeux sorti en 2020 ou à venir l’année prochaine. D’autres studios plus spécialisés dans la prestation pour des tiers, dans la réalité virtuelle ou dans le serious gaming ont continué de progresser et d’embaucher.

L'émergence d’une nouvelle génération de start-ups se fait attendre faute de moyens structurels de financement et d’accompagnement spécialisés. Wallimage a annoncé en février de cette année son fonds dédié au jeu vidéo et Walga a pu bénéficier d’une première subvention de fonctionnement de la Région Wallonne en septembre 2019. Malgré les freins de la crise liée à l’épidémie de Covid, Walga a pu accélérer le travail d’accompagnement de nombreux porteurs de projet et renforcer la structuration de l’écosystème en pôles jeux vidéo dans les bassins de vie où de l’activité liée au gaming était déjà existante ; Mons, Charleroi, Namur et Liège.

Les perspectives sont encourageantes mais le chemin est encore long avant d’arriver à un écosystème structuré et financé permettant une croissance forte du secteur tant en terme de ​ chiffre d’affaires que d’emplois.

Plus d’informations sur le rapport de Belgian Games 

Consultez la présentation des résultats de l'enquête ici

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Pour plus d’informations sur les résultats de l’enquête et les entreprises du secteur actives en Wallonie, vous pouvez contater Jean Greban de WALGA :

0475 53 64 01 ​ ​ ​ ​ jgreban@gmail.com 

Pour plus d’informations sur les résultats de l’enquête et les entreprises du secteur actives en Flandre, vous pouvez contacter David Verbruggen de FLEGA :

0473 96 85 67 ​ ​ ​ ​ david.verbruggen@flega.be