S’insérer grâce à l’entrepreneuriat :
3 recommandations pour faciliter la création d’entreprise pour les personnes issues de l’immigration
Créer sa propre entreprise en Belgique lorsqu’on est né à l’étranger peut s’avérer un vrai parcours du combattant. C’est pour améliorer cette situation qu’hub.brussels, l’Agence bruxelloise pour l’Entrepreneuriat, et microStart, institution de microfinance et d’accompagnement, présentent aujourd’hui un plaidoyer avec 3 recommandations concrètes.
Ce plaidoyer est basé sur des constats de terrain et des témoignages de personnes migrantes et réfugiées voulant lancer leur entreprise ou étant déjà en activité en Belgique. L’objectif ? Dresser un panorama des obstacles existant et formuler des recommandations concrètes afin d’assurer un climat entrepreneurial encourageant pour les personnes issues de la migration qui ont envie de créer leur entreprise à Bruxelles. L’enjeu est énorme, puisqu’en 2023, 47% des Bruxellois étaient d’origine étrangère 1 venant d’un pays en dehors de l’UE des 272.
La maitrise des langues et l’accès à l’information et aux financements comme obstacles principaux
Si la Région veut pouvoir faciliter le vivre ensemble, dynamiser son tissu économique et réduire le taux de chômage, l’entrepreneuriat doit devenir un axe stratégique. Ceci sera possible en facilitant la diffusion de la bonne information dans l’ensemble des communautés et quartiers, en supprimant les barrières administratives et en rendant le financement plus facilement accessible. Les trois recommandations sont donc d’agir sur :
Les barrières administratives
En simplifiant le dossier de demande de la carte professionnelle, en rendant plus objectifs et explicites les critères d’évaluation, en offrant la possibilité de remplir le formulaire dans une autre langue que le français ou le néerlandais, a minima en anglais et en mettant en place un service d’accompagnement pour la constitution des dossiers.
En supprimant complètement les accès à la profession ou en les remplaçant par l’organisation d’examens pratiques
Les difficultés à accéder à l’information et à l’accompagnement
En traduisant l’intégralité des sites officiels en anglais, en délocalisant les services d’information afin les rendre plus accessibles dans les différents quartiers et communes bruxelloises. En encourageant la mise en place d’un système de personnes relais dans les différentes communautés.
Le manque d’accès au financement
En donnant plus de visibilité aux solutions de financement alternatif, comme le microcrédit, et en développant un soutien structurel pour les organisations de l’écosystème entrepreneurial bruxellois, pour qu’elles puissent proposer un accompagnement spécifique pour les personnes migrantes en recherche de financement. En créant des solutions de financement dédiées aux migrants.
Des mesures pour un entrepreneuriat plus inclusif
Depuis mars 2023, microStart et hub.brussels travaillent ensemble pour lever les freins à l’entrepreneuriat et le rendre accessible à tous, en particulier à ceux qui en sont les plus éloignés. Ce projet a vu le jour grâce à un financement de la Banque du Conseil de l'Europe (CEB) et de l'Union Européenne.3 D’une part, il s’agit de sensibiliser et mieux informer les personnes migrantes sur la création d’entreprise en Belgique, à les accompagner tout au long de leur parcours, ainsi qu'à offrir la possibilité d'accéder aux microcrédits offerts par microStart. D’autre part, il convient de rassembler les partenaires de l’écosystème entrepreneurial bruxellois pour faire en sorte que leurs services soient mieux adaptés aux besoins, grâce à une meilleure connaissance du public cible et la mise en commun d’outils.
« Apporter l’information sur le terrain, traduire les supports en anglais, espagnol, ukrainien et arabe. Voici des choses concrètes, simples, qui bénéficient à des milliers de personnes désireuses de prendre leur place dans la société. Si on lève les freins, ces personnes sont capables d’enrichir la région et créer des emplois » explique Isabelle Grippa, CEO de hub.brussels
En chiffres :
hub.brussels
- Informer en plusieurs langues :
- 2023 : 20 sessions d’information organisées en français, anglais, espagnol ou avec une traduction en arabe ou en ukrainien, regroupant 487 participants.
- 2024 (4 premiers mois) : 16 sessions d’information pour 212 participants, en français, anglais, espagnol et traduction en ukrainien.
- Traduction des supports et vidéos en 4 langues : anglais, espagnol, ukrainien et arabe
microStart
- Accompagner :
- En 2023 près de 80 personnes non-européennes accompagnées par microStart
- Des ateliers en anglais depuis janvier 2024, avec près de 50 participants
- Financer : 45 personnes non-européennes ont obtenu un financement pour lancer leur entreprise depuis le début du projet
« Une des barrières principales à l'entrepreneuriat reste l'accès au financement. En octroyant des microcrédits, microStart donne la chance d'entreprendre aux personnes qui ont le projet et le potentiel de démarrer leur entreprise, et qui sont confrontées à des inégalités sociales et/ou financières » explique Lorraine de Fierlant, General director microStart
Un appel au prochain gouvernement
Si des améliorations ont déjà eu lieu au cours de cette législature, notamment la suppression de l’accès à la gestion de base, la réforme de certains accès à la profession, la création d’un nouveau GEL dans le nord de Bruxelles, les 31 signataires4 du plaidoyer encouragent le prochain gouvernement à aller plus loin.
Les recommandations émises émanent du terrain et sont soutenues par l’ensemble des partenaires. Tous s’accordent sur le fait que dans une ville aussi multiculturelle que Bruxelles, il faut mettre tout en œuvre pour que chaque personne qui souhaite entreprendre puisse bénéficier des meilleures conditions possibles pour se lancer et que ceux qui ont l’expérience et les qualifications puissent participer activement à la vie économique et sociale de notre région.
Invitation à la présentation du plaidoyer
La présentation du plaidoyer aura lieu ce jeudi 23 mai à 15h en présence des représentants de hub.brussels, microStart et de bénéficiaires des actions susmentionnées. Plus d’informations ici.
Adresse : Ukrainian Voices Refugee Committee - Rue de la Loi 89 à 1040 Bruxelles
Témoignages en ligne: les portraits de Hana, Karine et Pezhman.
Téléchargez le plaidoyer:
Recommandations pour lever les freins à l'entrepreneuriat pour les personnes issues de l'immigration et les réfugiés.pdf
PDF - 7.2 Mb
Contacts presse
Gaëlle Appelmans
Olivia Van den Bogaert
1 origine étrangère : la personne, un de ses parents ou ses deux parents avaient comme première nationalité enregistrée une nationalité non-belge
2 https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population/origine
3 Plus d’info sur le projet: https://info.hub.brussels/integration. Ce projet est financé dans le cadre d’un accord plus large entre la Banque de développement du Conseil de l’Europe (CEB) et la Commission européenne (Direction générale des affaires intérieures) dont l’objectif est d’améliorer l’inclusion des migrants dans les États membres de l’UE par le développement de nouveaux partenariats et de nouvelles formes de financement.
4 BAPA BXL, BAPA Convivial, BAPA Via, BE.IMPACT, Belgian Entreprenoires, CAPITAL, CDL Coeur de Lion ASBL, Convivial asbl, Crédal, Efp, European Microfinance Network, FUNDS FOR GOOD, Girleek, Groupe One, Guichet d’Economie Locale de Bruxelles-Ville (Dansaert), Guichet d’Economie Locale de Molenbeek, Guichet d’Economie Locale de Saint-Gilles (Village Partenaire), Guichet d’Economie Locale de Schaerbeek, Hefboom, ILES asbl, Impact shakers, Impulskrediet, JobYourself, LEAD Belgium asbl, Refresh, Start Lab ICHEC, #SheDIDIT, UNHCR, Umbrella Refugee Committee, Wikipreneurs (EDUCA), Womenpreneur Initiative.