Tour du monde de l’entrepreneuriat féminin

Qu’est-ce que c’est d’être une femme entrepreneuse à Beyrouth ou à Montevideo ? hub.brussels a posé quelques questions à ses attachées économiques et commerciales basées à l’étranger. Petit tour d’horizon et d’inspiration au Liban, aux USA, en Allemagne en Uruguay et au Vietnam…

Bruxelles, 8 mars 2021 - L’entrepreneuriat féminin – s’il se développe un peu partout avec plus ou moins de vigueur - se heurte encore aux modes de fonctionnement de sociétés patriarcales. Mais les lignes bougent doucement. Et, aux quatre coins du monde, des initiatives publiques ou privées viennent apporter de l’aide et les fonds aux réseaux de femmes entrepreneuses.

 

 

Être entrepreneuse dans votre pays, c’est quoi ?

LIBAN

« La place des femmes sur le marché du travail au Liban est très faible, seulement 26,3%. Et quand les Libanaises travaillent, c’est généralement comme salariées ou dans le secteur associatif et des ONG. Les femmes libanaises sont encore loin de s’engager dans l’entrepreneuriat à la hauteur de leur potentiel ! Les entrepreneuses libanaises se heurtent à de multiples obstacles : normes sociales, responsabilités familiales, problèmes de transport ou encore accès au financement. En plus, à travail égal, une femme est payée 22 % de moins qu’un homme au Liban. 

L’État n’a pas les moyens de soutenir l’entrepreneuriat féminin mais les choses bougent. Plusieurs initiatives privées et/ou internationales ont vu le jour, comme par exemple un projet régional de la Banque mondiale ou Ligue libanaise pour les femmes d'affaires. »

Nada Abdul Rahim, Attachée économique et commerciale pour hub.brussels en poste à Beyrouth (Liban)

 

 

ETATS-UNIS

« Plus de 11 millions d'entreprises américaines sont détenues par des femmes et génèrent un chiffre d'affaires de 1 700 milliards de dollars. Si l'on examine les chiffres globaux, on constate que les entreprises détenues par des femmes ne représentent qu'un cinquième environ de l'ensemble des entreprises. Les chiffres sont encore plus faibles pour les entreprises appartenant à des femmes et employant plus de 500 personnes. À New York, les femmes ne possèdent que 3,5 % de toutes les entreprises 500+. Évidemment, tout n’est pas rose. Il existe encore des rôles sociétaux profondément ancrés dans la société qui sont à l'origine de l'écart entre les sexes dans les résultats négociés.

Qui plus est, une étude réalisée en juillet 2020 montre que la pandémie a eu un impact négatif plus important sur les entreprises féminines où seules 47 % des femmes propriétaires déclarent avoir le sentiment que leur entreprise est en "assez ou très bonne" santé contre 63 % des hommes. L’État de New York a mis en place le New York Forward Loan Fund - une incitation fiscale axée sur les minorités et les petites entreprises dirigées par des femmes. »

Kathlijn Fruithof, Attachée économique et commerciale pour hub.brussels en poste à New-York (EU)

 

 

URUGUAY

« Selon une étude menée dans 50 pays par la Global Entrepreneurship Research Association, l'Amérique latine est la région où la proportion de femmes qui osent créer une entreprise est la plus élevée. La crise économique dérivée de la pandémie a d’ailleurs amené davantage de femmes uruguayennes à entreprendre pour soutenir financièrement leur famille. Seules 4 sur 10 ont fait des études supérieures. 89 % des uruguayennes qui créent leur propre entreprise le font sous forme de micros et petites entreprises ; 54% dans le secteur des services, 38% dans le commerce et 8% seulement dans le secteur industriel.

L'inégalité économique dérivée des écarts salariaux persiste en Uruguay. Très peu de femmes ont une place dans les lieux de décision. Les entrepreneuses qui ont réussi à consolider leur entreprise se heurtent encore à de nombreux obstacles dont l’accès au financement, à la fois pour développer leurs activités et pour s ́internationaliser. De nombreux soutiens existent heureusement. Parmi ceux-ci soulignons le programme «8M» du Ministère de l'Industrie, accorde jusqu'à 1,5 millions pesos uruguayens (environ 28.300 €). »

Jimena Villar, Attachée économique et commerciale pour hub.brussels en poste à Montevideo (Uruguay)

 

 

VIETNAM

« La proportion plus élevée de femmes ayant accès à l'éducation et à l'emploi fait que les femmes vietnamiennes assoient toujours plus leur rôle dans l'économie. Ainsi, dans le récent rapport du cabinet d’audit Grant Thornton, le Vietnam a obtenu des scores élevés en ce qui concerne les progrès des femmes en matière de leadership. – 95 % des entreprises vietnamiennes comptent au moins une femme dans leur équipe de direction, contre 83% au niveau mondial. En plus de l’ambitieux projet du gouvernement pour la période 2017-2025 (aider 20 000 femmes à lancer une entreprise ou une start-up, créer 1 200 coopératives gérées par des femmes et aider 100 000 nouvelles entreprises détenues par des femmes), il existe divers programmes financés par des associations, des ONG, des organisations internationales pour les femmes vietnamiennes dans leur entreprise. »

Tran Thi Hien, Attachée économique et commerciale pour hub.brussels en poste à Hanoi (Vietnam)

 

 

ALLEMAGNE

« La compatibilité́ entre la vie de famille et l’emploi reste un énorme challenge pour les femmes en Allemagne – on y parle de « Doppelbelastung », car on considère toujours, que l’éducation des enfants est plus de la responsabilité des mères que des pères. C’est un énorme frein pour l’entrepreneuriat féminin en Allemagne - ceci vaut également pour les employées allemandes – Le système des crèches ne permet souvent pas que les femmes allemandes ayant des enfants travaillent à temps plein. La part féminine des créations d’entreprises s’élève toutefois à 15,7 %. La motivation pour l’entrepreneuriat féminin se trouve davantage dans une durabilité écologique et l’entrepreneuriat social. Souvent, les fondatrices sont seules ou n’emploient que peu de personnel afin de minimiser le risque en cas de cessation de l’activité. L’Allemagne étant un pays de fédérations, il y a de nombreux clusters et associations qui soutiennent l’entrepreneuriat féminin dans chaque entité fédérée.

Nikola Winzler, Attachée économique et commerciale pour hub.brussels en poste à Berlin (Allemagne)

 

 

 

 

 

 

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